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RDC : DES CRIMES COMMIS À DJUGU DEPUIS PLUS DE 5ANS SUR UNE BONNE VOIE DE JUSTICE

RDC : DES CRIMES COMMIS À DJUGU DEPUIS PLUS DE 5ANS SUR UNE BONNE VOIE DE JUSTICE

L’audience devait se dérouler dans la localité IGA-Barrière dans la deuxième quinzaine du mois de novembre 2021, une localité dans laquelle vivent les membres des victimes. C’est suite à l’insécurité grandissante dans cette partie de Bunia que les audiences n’avancent pas à bon train.

Pour rappel, c’est entre juin 2017 et avril 2018 que quelques membres de deux groupes ethniques majoritaires du territoire de DJUGU (LENDU et HEMA) se sont disputés. Les informations fournies par l’organisation Avocats Sans Frontières, renseignent que les adeptes d’une secte dénommée CODECO ont attaqué et tué par armes blanches les populations civiles. Cette opération criminelle avait occasionné une énorme perte en vies humaines, incendie des maisons, des déplacements massifs etc. Selon la société civile de BUNIA, le bilan est lourd et fait état de plus de 1500 personnes tuées.
Vers un espoir ?
Depuis plus de 20 ans, l’Est de la RDC connait d’énormes cas de crimes par des groupes armés et même des individus. La communauté de BUNIA, souvent affectée par des guères et diverses agitations espère que la justice congolaise, grâce à ses partenaires soit sur une bonne voie de droit.
« Le bilan des dégâts est trop lourd, depuis 2017. Plus de 1500 morts et presque un million des personnes se sont déplacées en ITURI. Certaines se sont même refugiées en Ouganda voisin et vivent dans des conditions difficiles ». Monsieur Xavier MACKI de la société civile de BUNIA (Directeur exécutif de l’organisation Justice Plus) qui livre ces informations sous choc, s’inquiète de la destruction par les rebelles, des écoles, hôpitaux,
maisons d’habitations et des champs.
Suite à ces violences, des millions d’enfants vivent dans des conditions difficiles, ajoute la société civile. Dans des groupes-armés de BUNIA, les femmes et les enfants sont aussi utilisés comme des boucliers humains. La société civile attend de la justice congolaise, des sanctions lourdes exemplaires, des réparations et l’établissement de la vérité ; « Il faudrait aussi qu’on connaisse les auteurs intellectuels de massacre en Ituri. Les procès précédant n’ont pas aidé à établir la vérité », poursuit Mr Xavier MACKI, Président de la société civile de BUNIA.
Un des Avocats des victimes déplore les conditions difficiles dans lesquelles elles vivent dans des sites. Elles manquent de tout et souffrent de ne pas être en mesure d’exploiter leurs champs et vivre décemment chez eux à cause de la recrudescence de l’insécurité pérenne dans leurs milieux d’origine. « Il y a 76 victimes qui se sont constituées en partie civile et que nous assistons. Bon nombre d’elles ont perdu des membres de famille proches. Des maisons incendiées ou détruites, des biens domestiques incendiés en même temps.

Par ailleurs, toutes les victimes ont été forcées de quitter leurs villages pour chercher refuge soit dans des sites des déplacés, dans des familles d’accueil ou dans des pays limitrophes » renseigne l’Avocat Sylvestre BISIMWA de la partie civile qui attend de la justice un jugement favorable aux victimes.
« La RDC doit être reconnue comme civilement responsable et condamnée solidairement avec les prévenues aux dommages et intérêts étant plus solvable que les prévenus qui sont indigents », ajoute-il.
Degré d’engagement de la République
Selon l’Avocat de la République, la RDC est aussi victime des plusieurs bavures de ces bandits à mains-armées ; « La république s’est engagée pour la recherche de la paix mais la responsabilité revient à chaque service engagé dans ce processus-là. Nous savons que comme nous vivons dans un milieu où se passe ces genres de banditisme, il y a quand-même une certaine conséquence mais le résultat n’est pas encore escompté tel qu’on l’attendait bel et bien ». Me Jean-Marie EZADRI reste optimiste par rapport au déroulent du procès malgré les conditions sécuritaires qui, parfois perturbe le timing prévu par les
partenaires.
La défense quant à elle qui se sent talonnée par le temps estime qu’il y a un grand travail à faire dans les 10 jours. Me Faustin NGOLO se voit devant un dossier sérieux où les prévenus sont poursuivis pour des crimes graves qu’ils encourent des lourdes peines et même la peine de mort.
Entre gagner et perdre, le point de la défense pour 24 prévenus.
« Dire que nous allons nous en sortir ou pas, c’est un peu difficile pour moi comme Avocat de la défense parce que c’est le juge qui a le dernier mot, mais je vous confirme que par rapport aux accusations qui pèsent sur nos clients et les éléments présentés par l’auditeur à l’appui de ces accusations ainsi que les réalités révélées à partir de la dynamique de l’audience, nous affirmons que nous avons des arguments à faire valoir en faveur de certains de nos clients dont la culpabilité sera un peu difficile à établir au delà de tout doute raisonnable.
Les audiences évoluent dans un climat de respect du droit positif congolais. Les juges fournissent un effort pour respecter les principes du contradictoire, de la présomption d’innocence, la protection des victimes et de tout autre aspect de respect des droits humains.

Article rédigé avec le soutien et l’appui financier de RCN Justice et Démocratie.

Godelive UWIMANA

Rédaction -

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