SUD-KIVU : LES CRIMES DE MAHESHE NE PASSERONT PAS INAPERÇUS ; LA JUSTICE DANS LA VOIE DES POURSUITES.

Les victimes des atrocités commises par le chef rebelle MAHESHE à Walungu

dans la province du sud-Kivu gardent un regard confiant en la justice qui a entamé les enquêtes afin de les remettre dans leurs droits.
Une dizaine des femmes adultes violées, des cas de tortures, meurtres, pillages et autres actes inhumains ont été commis par des présumés rebelles du groupe RAIYA MUTOMBOKI, commandé par MAHESHE en avril et juin 2019 ; selon un rapport du Bureau conjoint de Nations unies pour les droitsde l’homme (BCNUDH). « Ces groupes armés sont actifs dans plusieurs localités et y commettent des exactions et violations graves des droits de l’homme dont les plus touchées sont entre autres Nzibira, Kabogoza, Kashebeye, Ngando, Luntukulu, Chinda, Luhago, Karembu, Shenga, Chishembe, Bushushu, etc ». Peut-t-on lire dans ce rapport.
Des guerres répétitives (depuis deux décennies) dans plusieurs villages de l’est
de la RDC sont à la base des déplacements massifs et de la surpopulation des villes. Les paysans ont abandonné leurs champs et la plupart sont devenus des locataires et chômeurs. D’où la multiplicité des enfants abandonnés, des femmes mendiantes dans des villes et bien d’autres personnes vulnérables.
Bien que MAHESHE s’est rendu depuis janvier 2021, ses victimes gardent une attention sur le processus de poursuite judiciaire, unique voie pour leur consolation.
« …Nous savons tous que l’impunité a beaucoup contribué à la persistance du phénomène groupe armé tant national qu’étranger, actif sur le sol congolais ! Les atrocités et autres actes de violences sur la population ne doivent pas rester impunis », déclare la vice-présidente du Cadre de Concertation de la Société Civile Congolaise, au Sud-Kivu qui en profite d’appeler les autres acteurs de rébellion à déposer les armes pour suivre le chemin de paix.
« Il y a un travail qui doit être réalisé avant de traduire tel ou tel en justice. Nous demandons à tous ces groupes armés nationaux de bien vouloir s’aligner derrière le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation. Actuellement, l’approche de neutralisation des forces négatives n’est pas seulement militaire, il y’a aussi des discussions qui sont en cours entre parties prenantes pour que toutes ces forces négatives nationales intègrent la vie civile, ils seront bénéficiaires des moyens de
survie et autres services prévus dans le programme. Nous les encourageons
donc à quitter les forêts pour cette opportunité leur offerte par le Gouvernement congolais dans la recherche de la paix, la sécurité et le développement. Dans la forêt, ils ne pourront jamais contribuer à la construction de notre patrie.
Par ailleurs, nous recommandons la mise à jour du rapport Mapping des nations unies et la mise en application des recommandations contenues dans ce rapport » ; conclut Madame NTAKEBUKA Willemine, Vice-présidente du Cadre de Concertation de la Société Civile Congolaise, au Sud-Kivu.
L’auditorat militaire de garnison de Bukavu poursuit ses enquêtes judiciaires dans la zone dans le but d’entendre les victimes et établir les différentes responsabilités. Cependant, ces enquêtes se sont heurtées à la présence des certains éléments du groupe armé RAIYA MUTOMBOKI de MAHESHE qui se sont rendus en Avril 2020 et ont réintégré la vie civile dans les communautés à Nzibira.
Article rédigé avec le soutien et l’appui financier de RCN justice & Démocratie.
Par Godelieve UWIMANA NTAMUHEZA.