Quel contenu radio et télévision pour les enfants ?

Le coordonnateur du Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord-Kivu (CORACON) invite les médias à accorder plus d’espace de discussions pour et avec les enfants dans leurs programmes et de garantir leur sécurité mentale face aux programmes médiatiques.
Cet appel intervient à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la radio et télévision en faveur des enfants de chaque 06 mars.
Jacques VAGHENI, notre invité, estime que malgré l’existence de quelques émissions radio ou télé dans lesquelles les enfants sont appelés à déclamer des poèmes ou prononcer des dédicaces, les médias pourraient accorder plus de temps pour permettre aux enfants, eux aussi de pouvoir participer à la formation du contenu médiatique.
En famille, c’est souvent le papa qui a un poste récepteur et c’est lui qui peut parler au micro. Si un enfant a besoin d’écouter les informations à la radio, il doit profiter de la présence de son père pour le faire. Pourtant la loi portant protection de l’enfant de 2009, à son article 28, stipule que tout congolais a droit à l’information et que l’Etat encourage les médias à diffuser une information saine et des programmes qui présentent une utilité sociale, culturelle et morale pour
l’enfant. Toute personne exerçant l’autorité parentale sur l’enfant veille sur la qualité de l’information à laquelle l’enfant accède.
C’est en tenant compte de toutes ces dispositions que notre invité s’inquiète de voir que certains directeurs des programmes ne tiennent pas compte des enfants dans leur programmation. « Il y a de la publicité qui encourage les gens à prendre des produits fortement alcoolisés et cela est diffusé pendant des heures où les enfants sont encore éveillés. Il y a aussi des télévisions qui balancent des films non adaptés aux enfants pendant la journée. Toute cette situation expose ces enfants et cela ne leur permet pas d’apprendre les valeurs ».
Le coordonnateur du CARACON appelle ainsi les responsables des médias à non seulement augmenter les espaces pour enfants dans les programmes mais aussi à intégrer les valeurs morales et les dispositions légales dans la fixation des tranches non adaptées à la classe puérile. « C’est l’occasion pour nous de demander aux acteurs de médias de corriger certaines programmations
qui peuvent faire à ce que la radio et la télévision deviennent nuisibles aux enfants. Nous appelons toutes les différentes parties prenantes dans la constitution du programme à pouvoir bien examiner les besoins des enfants en information par exemple la géographie, les ressources naturelles de notre pays à travers les programmes spécialisés. Cela permettra à la radio et télévision d’être attractives pour les enfants mais aussi à devenir des outils très utiles pour la
constitution de la personnalité de ces jeunes congolais qui vont devenir des responsables de demain. »
Pour AMADI TWAHA, coordonnateur du parlement d’enfants Zone EST : « l’instauration de cette journée démontre que tous les programmes qui sont diffusés au niveau des médias doivent tenir compte de l’intérêt supérieur des enfants. C’est pourquoi nous sommes en train de remercier les médias qui ont des espaces qui favorisent la sensibilisation de l’éducation pour promouvoir le droit des enfants. Nous appelons les médias à revoir les programmes de nature à perturber l’éducation des enfants ».
Le président du parlement d’enfants fait notamment allusion aux films des magiciens, des chansons à contenu obscène qui sont diffusés par les radios ou par des télévisions.
En République Démocratique du Congo, le contenu des médias est régulé par le Conseil supérieur de l’audio-visuel et de la communication qui peine à avoir des moyens pour être plus fonctionnel, dans les provinces notamment.
Edwige KATUNGU MUVUNJA