Ituri : Situation humanitaire qualifiée « d’inacceptable » par Médecins Sans Frontières


La situation humanitaire dans la province de l’Ituri inquiète au plus haut niveau Médecins Sans Frontières (MSF).
Selon un communiqué rendu public ce jeudi 15 avril et dont une copie est parvenue à la rédaction de Reporter7.net, cette organisation alerte sur les conséquences de violences incessantes dont sont victimes plus de 2,8 millions personnes.
Amande Bazolle, coordinatrice d’urgence de MSF, qualifie « d’inacceptables »les conditions de vie de 26 milles déplacés internes à Boga dans le territoire d’Irumu depuis avril de l’année 2020 jusqu’à ce jour.
« Ces gens manquent de tout: accès aux soins, nourriture, abris, à l’hygiène. Il n’y a rien, tout est à faire. Installés dans des camps improvisés, les familles s’entassent dans des huttes de fortune. L’accès à la nourriture et à l’eau y est limité. » explique le communiqué.
Au désastre à Boga s’ajoutent les violences sexuelles dont sont victimes les femmes. Soixante sept ont été prises en charge par MSF pour seulement un mois.
« Ces femmes se font agresser par des hommes armés, sur la route ou dans les champs qu’elles cultivent. Terrorisées, elles n’ont plus s’y rendre. » souligne Amande.
Avant d’ajouter que l’abandon de l’activité champêtre qui constitue la principale source alimentaire de ces familles aggrave la malnutrition et leur dépendance à l’aide alimentaire.
Aux violences sexuelles s’ajoutent des violences subies par les habitants de cette province. MSF dénote des meurtres, villages et centres de santé pillés.
« Le système sanitaire est à terre. Plus de 70 structures de santé auraient été pillées ou détruites, privant des milliers de personnes d’accès aux soins. La situation est catastrophique. » regrette le chef de mission de MSF en RDC Frédéric Manantsoa.
Pour MSF, la situation est la même pour l’ensemble des communautés vivant cette province. Les trois années de violence ont bouleversé le cours de la vie qui a désormais besoin d’une assistance pour décoller.
À Médecins Sans Frontières de conclure que les organisations humanitaires dans la région ne sont plus capables de subvenir aux besoins sanitaires car elles sont dépourvues de moyens conséquents vu que les financements alloués sont largement en-dessous de besoins ressentis sur terrain.
Guerschom Mohammed/Reporter7.net