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État de siège : Trois mois après son entrée en vigueur, la Lucha pense qu’il est temps de le lever suite à ses limites prouvées de changer la donne

État de siège : Trois mois après son entrée en vigueur, la Lucha pense qu’il est temps de le lever suite à ses limites prouvées de changer la donne

Trois mois après l’avènement de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le mouvement Lutte pour le Changement, Lucha en sigle, a passé en revue la situation.

Lors d’une conférence de presse que les membres de ce mouvement ont tenu ce jeudi 12 août dans la ville de Goma, la Lucha regrette que la situation sur terrain ne se soit pas améliorée depuis l’entrée en vigueur de l’état de siège mais qu’elle se soit encore empirée avec des massacres sans nom.

Elle compte 533 personnes qui ont perdu la vie dans les deux provinces. À ces personnes tuées, ce mouvement citoyen cite la violence venant de groupes armés négatifs et des éléments de l’armée qui s’est intensifiée, les droits des citoyens sont de plus en plus piétinés et l’administration locale qui est complètement à l’arrêt.

La Lucha pointe du doigt accusateur cet échec par l’affairisme de certains hauts gradés militaires, ainsi qu’un manque criant de soutien logistique et financier de la part du gouvernement, chose qui conduit l’armée loyaliste à assister impuissamment aux tueries des civils et voir cette barbarie s’étendre dans des zones qui respiraient encore la paix.

La lucha pense que le décor était déjà bien planté pour l’échec de l’État de siège avec notamment le manque d’une évaluation sans complaisance des causes et des acteurs des violences armées ainsi que des échecs des opérations militaires successives depuis 2014.

Après tout ce qui précède, la lucha appelle les autorités à tirer les leçons de ces limites majeures de l’État de siège comme stratégie de pacification, d’où, la levée de l’État de siège afin de procéder à une évaluation transparente, sans complaisance et avec la participation des populations affectées, afin de trouver des solutions durables aux tueries qui ont duré, à l’insécurité et aux violences armées qui ne cessent de faire pleurer la partie Est de la RDC.

En attendant la levée de l’État de siège, Lucha estime que les mesures suivantes peuvent faire avancer les choses: la démilitarisation complète des administrations publiques pour permettre à l’armée de concentrer tous ses efforts spécifiquement sur les opérations militaires, identifier et écarter des opérations militaires en cours et de la chaîne de commandement de l’armée, la police et des services de renseignements les officiers et militaires soupçonnés de violences graves de droits humains, des collisions avec les groupes armés ou de trafics divers et les mettre à la disposition de la justice, le soutien financier et logistique des opérations militaires fortes en dotant les FARDC d’une logistique de guerre conséquente, d’une solde digne et payée à temps, de la ration alimentaire suffisante, des soins médicaux complets, des camps militaires mieux équipés et de procéder au remplacement de force de la Monusco , associer aux opérations militaires en cours une entité internationale combattante ayant un mandat et des moyens adéquats pour protéger les civils, neutraliser les groupes armés et poursuivre la réforme du secteur de sécurité.

La lucha félicite la venue des troupes Kenyanes mais exprime son inquiétude de voir ces troupes être incorporées au sein de la FIB de la Monusco qui a un système de défense obsolète.

Par ailleurs, La Lucha annonce une série de manifestations pacifiques sur l’ensemble du territoire national en vue d’exiger une réponse plus appropriée à la situation sécuritaire qui prévaut à l’est qui ne cesse pourtant pas de se détériorer malgré l’État de siège en vigueur.

Guerschom Mohammed/Reporter7.net

Rédaction -

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