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Nord-kivu/EPST : Cacophonie entre les structures encadrant les enseignants

Nord-kivu/EPST : Cacophonie entre les structures encadrant les enseignants

Les enseignants du Nord-kivu parlent deux langues différentes sur la grève dont une partie veut que les professionnels de la craie poursuivent avec les enseignements en vue de sauver cette année scolaire et l’autre a déjà décidé de la radicalisation de ce mouvement déclenché depuis deux semaines.

Cette cacophonie s’est laissée entendre dans deux réunions tenues simultanément ce lundi 16 mai dans la ville de Goma avec d’une part, la Force Syndicale Nationale et le Syndicat National des Enseignants des Écoles Primaires Publiques d’autre part.

La Fosynat/Nord-kivu a décidé, lors de sa réunion du comité élargi, de sauver cette année scolaire en demandant à ses enseignants membres de continuer à dispenser régulièrement les cours et cela de bonne qualité mais pose certains préalables dont celui exigeant, au gouvernement, la signature d’une note circulaire qui exonère complètement les enfants des professionnels de la craie de tous les frais perçus durant l’année scolaire prochaine.

Le SYNEEPP, section du Nord-kivu, quant à lui, radicalise sa grève dans toutes les écoles primaires publiques tout en mettant en garde tous les promoteurs d’école qui continuent à dispenser clandestinement les cours violant ainsi ce mouvement de grève, une violation qui touche malheureusement la gratuité de l’enseignement de base, cheval de bataille du président Félix Antoine Tshisekedi.

Ces paroles transversales font malheureusement voir la politisation de l’enseignement avec le slogan, je cite : »Diviser pour mieux regner. », fin de citation. Cette division profite aux politiques qui ne perdent absolument rien avec ou sans cette grève car la plupart de leurs enfants étudient à l’étranger.

Et d’ailleurs, avec la récente déclaration du président de la République qui vilipendait clairement les enseignants, les traitant de n’avoir pas de niveau, ne maîtrisant pas ainsi la matière, tout montre la décadence de l’enseignement de base en République Démocratique du Congo.

Était-ce une manière d’expliquer le manque de paiement de ces professionnels de la craie depuis des années, raison de leurs nombreux mouvements de grève ?
Cette question reste sans réponse mais c’est l’avenir de tout un pays qui est mis en jeu. Avec des enfants qui n’ont pas reçu une éducation de base solide, peut-on encore affirmer que la « Jeunesse est l’espoir de demain. »? Et si c’est le cas, l’avenir de la Nation congolaise est bien flou.

Depuis l’arrivée de la célèbre « gratuité » de l’enseignement de base, les enfants passent plus de leurs temps à la maison et au quartier qu’à l’école. Les mouvements de grève se sont multipliés, les réunions ponctuées des accords et des promesses non-réalisables et qui laissent les parents dans l’inquiétude. C’est vrai que l’inquiétude persiste de la part des parents mais cela devrait plus être l’inquiétude du pays car ces enfants ne seront pas seulement bénéfiques pour leurs parents mais plus encore pour leur nation. Mais pour quelle nation?

Qui comblera ce vide encaissé et avec lequel les élèves du primaire et du secondaire évoluent?
Ne seraient-ils pas des bombes en retardement pour le pays?
Est-ce une équation difficile à résoudre pour sauver ce désastre scolaire ?

Face à tout ce qui précède, nous pensons que le préalable serait de revenir à l’époque où les parents déboursaient l’argent pour les frais scolaires de leurs enfants que de les laisser tête vide afin de permettre au gouvernement de réfléchir encore profondément sur la question « gratuité » qui a visiblement échoué au niveau actuel. Au gouvernement congolais, d’accepter cet échec cuisant de la gratuité, raison qui explique son avènement politique, et songer à adopter d’autres voies plus efficaces pendant que les parents s’en occupent pour son meilleur rebondissement dans le futur. Nous estimons que ces deux voies restent les meilleures pour sauver l’éducation de ces enfants qui est actuellement mis en jeu. Et aux professionnels de la craie, à ne pas être plus durs avec ces victimes qui n’ont pas voulu que leur éducation porte cette tache.

Guerschom Mohammed R7

Rédaction -

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