RDC : EN PERSPECTIVE DES ELECTIONS DE 2023 L’ONIP sollicite 350 millions USD pour recenser la population avant décembre 2022


L’Office national de l’identification de la population (ONIP) dispose déjà de son plan opérationnel pour débuter le processus d’identification de la population congolaise sur toute l’étendue de la République. Voire, à l’extérieur du pays pour les Congolais de l’étranger. Le Directeur général de cet office, Richard Ilunga, l’a déclaré, hier mercredi 2 septembre, à « Actualité.cd ».
D’après le numéro un de l’ONIP, des travaux intenses, réalisés en interne par les experts maisons, ont permis de peaufiner le plan opérationnel. Il s’agit, à vrai dire, d’un guide préparatoire des opérations allant de la planification de l’identification à la délivrance de la carte d’identité. Ce, en passant par le déploiement du matériel et de la technologie pour la constitution du fichier général de la population.
Aux dires de Richard Ilunga, toutes les conditions d’ordre conceptuel, permettant le démarrage des opérations d’identification de la population, par l’ONIP, sont réunies à plus de 80 %.
Ce plan opérationnel est en harmonie avec le calendrier constitutionnel, fait remarquer le DG de l’ONIP. « L’idéal, souligne-t-il, serait que cela demeure. Même si la réalisation des missions de l’ONIP, des missions vitales pour la Nation, n’est pas dépendante du calendrier électoral, l’ONIP fera tout ce qui est nécessaire et possible pour que le calendrier électoral soit respecté. Il ne reste plus que l’implication du Gouvernement (…) L’ONIP a déjà établi le chronogramme de réalisation de ce projet.
» Pour Richard Ilunga, c’est au plus tard le 31 décembre 2022, que le fichier général de la population (FGP) sera constitué. Il sera disponible et utilisable par tous les services intéressés, dont la Ceni, rassure-t-il. Ce projet évalué à environ 350 millions USD, sera financé soit par l’Etat congolais à travers le Budget National, soit à travers un Partenariat Public Privé, sous la supervision du Gouvernement », a-t-il précisé.
DISPONIBILISER UNE CARTE D’IDENTITE A CHAQUE CONGOLAIS
Selon Richard Ilunga « l’opération d’identification ne cache aucune volonté malveillante de postposer les échéances électorales. L’ONIP n’est pas une structure politique qui doit fonctionner au rythme des suspicions des politiciens. L’importance de l’identification va au-delà même des élections. Même si le temps ne joue pas avec nous, le chronogramme contenu dans notre plan opérationnel démontre clairement, à ce jour, que la CENI peut compter sur l’ONIP pour lui donner un fichier électoral à temps. Et donc avant janvier 2023. Ce qui signifie que les élections ne pourraient pas être retardées par l’identification, mais plutôt elles en seraient crédibilisées.
« C’est une opération de routine dans tous les pays du monde qui fonctionnent normalement. Elle ne doit nullement être une exception pour notre pays. Il s’agit de l’exercice de la souveraineté d’un Etat à vouloir disposer des données fiables d’identité de chaque citoyen qui compose sa population pour sa prise en charge personnelle et la planification de son développement », explique Richard Ilunga.
Le dernier recensement au pays remonte à 1984 sous Mobutu. En 2015, une année après la création de l’ONIP, l’administration Kabila voulait démarrer l’opération d’identification de la population, mais l’initiative même a suscité des remous, d’autant que l’opération devrait aller au-delà de la date prévue pour les élections.
Pour nombre d’analystes, l’identification de la population que l’ONIP se propose de faire à l’échéance 2022 doit nécessairement obtenir le soutien du Gouvernement pour que ce calendrier soit respecté. Car, pensent-ils, cela évitera au pays beaucoup de dépenses.
Ils rappellent que, pour les élections de 2018, les seules opérations de révision du fichier électoral ont couté plus de 400 millions USD à l’Etat congolais. Or, le travail de l’ONIP va permettre à chaque congolais, partout où il se trouve, de disposer de sa carte d’identité, qu’il pourra également présenter au moment du vote.
Voilà pourquoi la plupart des acteurs politiques soutiennent l’idée du recensement général de la population avant la tenue des élections de 2023, pour mettre un terme au fameux problème du fichier électoral qui divise les acteurs politiques, à chaque processus électoral.
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