REPORTER 7

RDC: Renouvellement du mandat de l’EAC-RF, un dialogue des sourds au rendez-vous…

RDC: Renouvellement du mandat de l’EAC-RF, un dialogue des sourds au rendez-vous…

Désavouée pour son « innéficacité » et sa « cohabitation et congestion » avec le M23, l’EAC-RF a encore le 31 Mai dernier à Bujumbura, obtenu une prolongation de son mandat jusqu’au 8 Septembre prochain. Mais la question a engendré un dialogue des sourds entre le gouvernement et l’opposition et la société civile d’un côté et le gouvernement et l’opposition de l’autre.

<< Nous nous posons la question de savoir pourquoi le gouvernement Congolais a pris le courage de renouveler d’une force régionale qui, en lieu et place de combattre le M23, a opté pour la congestion et la cohabitation avec un ennemi qu’il est pourtant sensé combattre…>> Cette réaction à chaud de Placid Nzilamba, secrétaire technique de la société civile Nord-Kivu lors du dialogue entre Congolais du jeudi 1er juin sur Radio Okapi, présage l’importance peu reluisante que les forces vives ont accordé au renouvellement du mandat des troupes de la communauté d’Afrique de l’est EAC, lors du dernier sommet de Bujumbura.

Ce renouvellement du mandat d’un contingent qui « a échoué » est une façon pour le gouvernement Congolais de « se moquer d’un peuple meurtri »… regrette la société civile.

« La sous-traitance des questions qui concernent directement la souveraineté de notre pays, est un sérieux problème de gouvernance… », Continue Placid, qui se désole qu’en lieu et place de se réorganiser pour une solidité de l’armée, l’État s’est plutôt « endormi et se voit aujourd’hui par un groupe rebelle (M23) qui avait déjà été défait en 2012… ».

Mais côté gouvernement Congolais, même si l’on reconnaît l’inneficacité de la East Africa community régional forces (EAC-RF), il justifie en outre que son mandat a été redéfini. Ce sera le temps pour Kinshasa, de voir si l’EAC-RF changera son mode d’agir.

Un avis que ne partage pas par contre le député élu de Goma, Jean-Baptiste MUHINDO Kasekwa, secrétaire adjoint du parti engagement citoyen pour le développement Ecidé, un parti de l’opposition.

Pour lui, la crise actuelle est une affaire de Kinshasa. Kinshasa qui, selon lui, est derrière le M23. Kasekwa s’interroge pour justifier son opinion, pourquoi le régime Tshisekedi a opté au départ pour le cantonnement du M23 dans le Mont Sabinyo, ensuite à Kiwanja, puis au Maniema et enfin à Rumangabo… Comment peut-on donner à un mouvement terroriste plus de 300 km2 de territoire sans contrôle du gouvernement ? Comment justifier qu’en lieu et place de lancer une offensive, le gouvernement opte toujours pour des communiqués de dénonciation ? S’interroge Kasekwa qui bénéficie du soutien de Nzilamba qui lui également se questionne je cite : « si le gouvernement Congolais prend le courage de dénoncer, c’est quoi alors le rôle de la population et de la société civile ? »

C’est un « sentiment de honte », la façon pour le gouvernement de gérer cette crise, allèguent la société civile et l’opposition. Pourtant lors de la conférence de presse du 13 Mai, le ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula a lâché je cite: « les troupes de la communauté d’Afrique de l’est venues pour soutenir les FARDC ont échoué ».

Pour « contourner les échecs » de l’EAC-RF, le gouvernement Congolais s’est tourné vers la communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC), dont le contingent est attendu incessamment au pays, cette fois-ci avec un mandat offensif.

Une démarche qui de plus ne rencontre pas l’enchantement de la population, qui affirme n’avoir confiance qu’aux forces armées de la RDC (FARDC).

L’EAC-RF a encore jusqu’au 8 Septembre prochain pour tenter de sauver sa peau d’un désavœu populaire et gouvernemental.

Romulus Kibondo et John TSONGO

Rédaction -

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